L'Alsace ses vins - Partie 1
 
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La vigne est très ancienne en Alsace : elle poussait aux bords du Rhin bien avant l’arrivée de Jules César et de son armée en l’an 59 avant J.-C. En amont de Bâle on a trouvé au bord du Rhin de grands tas de vieux pépins de raisins d’une grande antériorité. L’armée romaine est restée en Alsace presque cinq siècles, puis les Mérovingiens s’y sont fixés dans leur fermes, les Carolingiens firent de même, puis deux familles d’Alsace, les prestigieux Hohenstauffen et les célèbres Habsbourg furent successivement empereurs du St-Empire.
 
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La vigne est très ancienne en Alsace : elle poussait aux bords du Rhin bien avant l’arrivée de Jules César et de son armée en l’an 59 avant J.-C. En amont de Bâle on a trouvé au bord du Rhin de grands tas de vieux pépins de raisins d’une grande antériorité. L’armée romaine est restée en Alsace presque cinq siècles, puis les Mérovingiens s’y sont fixés dans leur fermes, les Carolingiens firent de même, puis deux familles d’Alsace, les prestigieux Hohenstauffen et les célèbres Habsbourg furent successivement empereurs du St-Empire.
 
Le vignoble d’Alsace avait alors une très grande renommée et une belle richesse : il livrait ses vins à la Suisse, à la Lorraine, aux Pays-Bas, à l’Angleterre, aux Pays Nordiques et à tout le Saint-Empire… Strasbourg était pendant des siècles l’un des plus grands marchés du vin. Pendant la guerre de Trente ans (1618-1648), le vignoble d’Alsace a beaucoup souffert, l’Alsace devint un glacis militaire pendant plusieurs siècles et changea plusieurs fois de nationalité. Au début du XX e siècle, le vignoble alsacien se trouvait dans une situation désastreuse sous l’effet du phyloxera, du mildiou, de l’oïdium, mais à partir de 1920 les vignerons alsaciens l’ont reconstitué avec une énergie exemplaire avec les vieux cépages traditionnels (Riesling, Muscat, Tokay d’Alsace, Gewurztraminer, Pinot blanc ou noir, Sylvaner…) dans les collines sous-vosgiennes aux terrains variés, orientés vers l’Est et très ensoleillés, produisant des vins de grande qualité et très agréables.
Le vignoble alsacien renaît véritablement au lendemain de la première guerre mondiale lorsque les viticulteurs s’engagent dans une politique de qualité en choisissant de produire des vins élaborés à partir de cépages typiques.

«Oh! le beau jardin», se serait exclamé Louis XIV le rois soleil contemplant avec ravissement la riante campagne alsacienne.

C’est en effet un grand jardin de fleur et un long ruban de vignobles que nous allons explorer. Suivre la route du vin d’Alsace, c’est admirer les ondulations d’un itinéraire qui, sur 180 km, de Thann ( Haut-Rhin ) jusqu’au-delà de Marlenheim (Bas-Rhin), serpente du nord au sud à travers les collines du vignoble occupant une superficie d’environ 15 000 hectares. Au fil de ce beau et long vignoble dont la largeur excède rarement 5 Km, se répartit la riche gamme des 7 cépages. En Alsace, contrairement aux usages des autres vignobles français, ce n’est pas en général le terroir qui donne son nom aux vins d’Alsace, mais les cépages eux-mêmes. Les vins d’Alsace proviennent de sept cépages : Sylvaner, Pinot Blanc, Riesling, Muscat d’Alsace, Tokay Pinot Gris, Gewurztraminer et Pinot Noir
 
sylvaner
Le Sylvaner est remarquablement frais et léger, avec un fruit discret. Agréable et désaltérant.
 
pinotblanc
Le Pinot Blanc, rond et délicat, allie fraîcheur et souplesse pour représenter un juste milieu dans la gamme des vins d’Alsace.
 
riesling
Le Riesling, sec, racé, délicatement fruité, offre un bouquet d’une grande finesse avec des nuances parfois minérales ou florales. Reconnu comme l’un des meilleurs cépages blancs au monde.
 
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Le Muscat d’Alsace se distingue des Muscats doux du Midi par son caractère sec. Très aromatique, il exprime à merveille la saveur de fruits frais.
 
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Le Tokay Pinot Gris développe une opulence et une saveur caractéristique. Charpenté, rond et long en bouche, il présente des arômes complexes de sous-bois parfois légèrement fumés.
   
gewurz
Le Gewurztraminer, corsé et bien charpenté, est probablement le plus célèbre des vins d’Alsace. Son bouquet intense développe de riches arômes de fruits, de fleurs ou d’épices (gewur= épicé). Puissant et séducteur, parfois légèrement moelleux, c’est souvent un vin de garde.
   
pinotnoir
Le vignoble alsacien est cultivé sur des terroirs très variés, ici schisteux ou granitiques, là gréseux ou calcaires. À 90% environ, les vins d’Alsace sont blancs. Les vins rouges et rosés sont exclusivement obtenus à partir de Pinot noir.
   
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L’éternelle jeunesse du vin d’Alsace

Le Vin d’Alsace est selon mon expérience, celui des vins français qui conserve le plus longtemps ses qualités de jeunesse, c’est-à-dire le fruité, l’acidité et la teneur en alcool. On ne connaît même pas la limite de cette extraordinaire jouvence. Raymond Dumay cite (« Guide du vin », Éditions Stock ) des bouteilles datant de 1834 et 1865 qui, bues en 1963, paraissaient n’avoir que quelques années d’âge. On suppose que, dans de bonnes conditions, le Vin d’Alsace, s’il est de qualité, peut demeurer intact plusieurs siècles… Mais il est très sensible aux moindres variations de température et il faut toujours lui réserver le meilleur coin d’une cave.

Entre Strasbourg et Colmar, sur ce séduisant itinéraire vineux, nous avions découvert de pimpants villages et bourgs fleuris, gais et accueillants. Nous y rencontrions pour notre bonheur une succession de maisons à Colombages avec les balcons fleuris.

J’ai personnellement vite ressenti la sincère fierté alsacienne chez ces solides et grands gaillards vignerons. Lors de flânerie et pour le plaisir des yeux, cette belle et noble Alsace offre une décoration extérieure originale, sculptant les poteaux d’angle, gravant les linteaux et les encadrements de porte d’inscriptions, çà et là des blasons et de pittoresques fenêtres en encorbellement et partout des toits pointus, qui ne portent malheureusement plus que des nids désertés par les cigognes.

Il manque de plus en plus de grenouilles dont son friandes nos traditionnelles cigognes. Un autre beau plaisir des yeux il faut voir toutes ces fenêtres garnis de géraniums. Les villages alsaciens ont une charmante coutume, surtout ceux sur la route du vin, se font un point d’honneur à être les plus fleuris de France. Autre flânerie de détente, une rencontre d’un puit ou une fontaine au milieu d’une petite place abondamment garnis de fleurs. Au sommet de ce puit ou fontaine, un animal ou un saint protecteur de l’endroit, sainte Odile à Obernai, saint Thiébaut à Thann.


Notes de l’auteur et source de la Confrérie Saint-Etienne Alsace.

   
OenophilementV Jean-Claude Denogens
Officier du Mérite Agricole (France)
Grand Consul de la Vinée de Bergerac