L'Alsace et sa traditionelle route des vins
 
motsavou11
 
Nous quittons la charmante ville de Riquewihr trois étoiles au guide vert de Michelin pour poursuivre notre route du vin. Nous traversons les nombreux villages aux balcons fleuris de rouge. Voilà Ribeauvillé une agréable étape vinicole, surveillée par ses trois châteaux de Ribeaupierre (12e-13e siècle), et sa tour des bouchers. Ces trois châteaux accueillent sur ses vieilles tours les jeunes cigognes, ce merveilleux symbole de l’Alsace. Ribeauvillé célèbre toujours le premier dimanche de septembre le «Pfifferdag», la fête des Ménétriers.
 
On remarque avec plaisir que dans cette région de France les églises servent à la fois aux cultes catholique et protestant. Une admirable unité dans la fois, certainement pour veiller sur cette mer de vignes. Nous sommes, entre Ribeauvillé et Colmar au cœur du vignoble alsacien. Dans cet endroit accueillant, nous faisons connaissance avec de nombreux grands crus, osterberg, kirchberg et geisberg qui comptent aussi de nombreux domaines de qualité comme Trimbach ; la cave vinicole de Ribeauvillé on y élabore des cuvées de très haut niveau.
 
bergheim
 

Nous poursuivons notre découverte sur les riches pentes vosgiennes. Bergheim, la ville de Bergheim est une coquette cité du vignoble entourée de coteaux ensoleillés où mûrissent quelques-uns des meilleurs crus. Sa situation, à la croisée de la route des vins et de la route du Haut-Koenigsbourg, lui donne un attrait prédestiné au tourisme. Le Haut-Koenigsbourg, domine de sa masse de grès rouge le «Stophenberch» (753m) où un château fut érigé en 1114, bientôt suivi d’un autre, en 1147, le «Castrum Estufin». L’une des tours appartenait au duc d’Alsace, l’autre à Conrad, frère de Frédéric Ier. Une chapelle comporte deux étages : l’un pour les dames, l’autre pour les chevaliers. Visites guidées : durée env. 50 minutes.

Saint-Hippolyte : La cité est évoquée pour la première fois dans un document de Charlemagne en 774 sous le nom d’Andaldovillare. Entourée de vignes, situées au pied de l’antique château féodal du Haut-Koenigsbourg, sur la pittoresque route du vin. Le village possède plusieurs fontaines fleuries, il est réputé pour ses vins rouges. Le grand cru gloeckelberg, et son pinot gris réputé pour sa finesse. Fait encourageant la progression des vins d'Alsaces au Québec est spectaculaire. Ils sont nombreux ces courageux et talentueux artistes vignerons d’Alsace à visiter la belle Province du Québec. Dans quelques jours, la presse spécialisée rencontrera Olivier Dutcher, de la Cave d’Obernai. Nous trinquerons, je suis certain, aux bontés des Alsaciens et aux beautés de leurs vins. Dans notre cheminement, signalons Sélestat qui a deux belles églises et de belles maisons.

Dambach-la-ville possède de très jolies enseignes, des tours et, aussi des maisons de style. Signalons, entre autres, le domaine Ruhlman. Andlau petite ville construite autour de l’abbatiale Sainte-Richarde fondée vers 880 par l’épouse de Charles le Gros. Deux clochers émergent au dessus des toits et des forêts environnantes. La commune possède trois grands crus favorables au riesling, le wiebelsberg, le muenchberg et le kastelberg. Marc kreydenweiss, pionnier de la viticulture est un spécialiste en biodynamie, il dirige le domaine depuis 1971 aidé de son épouse et de son fils. Issu d’une famille de viticulteurs installée en Alsace depuis trois siècles. La commune possède aussi une scène cocasse : un diable lie avec une corde un profanateur qui, encouragé par une femme, s’efforce de verser de l’eau dans le vin. Un avertissement sévère à ceux qui seraient tentés de renouveler un tel crime que même le Malin réprouvait violemment.

Barr, détient peut-être le record des villes assiégées et incendiées. Ainsi les Celtes dénommaient-ils un sommet. La seigneurie de Barr fut la propriété de la ville de Strasbourg jusqu’à la Révolution française. C’est un important centre viticole. Le gewürztraminer, le riesling et le pinot gris y donnent des vins capiteux. Nous partons de Barr pour monter jusqu’au Sanctuaire de sainte Odile patronne de l’Alsace. Odile naquit aveugle.

 
montstodile
 

Du Mont Ste-Odile (763 m), nous découvrons un extraordinaire panorama sur toute la région. Nous redescendons sur Obernai deux étoiles au guide vert Michelin, qui, comme Riquewihr, est, hélas, la proie des touristes. En plus du vin, c’est le pays de la «Kro» (les brasseries Kronenbourg). Là encore, la belle Alsace est bien présente avec ses superbes vieilles maisons aux toits polychromes, ses cigognes, ses petites rues fleuries, ses enseignes et beaucoup de touristes. Il faut faire le circuit du « Sentier viticole du Schenkenberg long de 3,6 km, permettant de découvrir le vignoble sur 250 ha. Il y a encore beaucoup de villes attirantes, pittoresques dans ce Bas-Rhin. Mais on a déjà vu et bu tant de choses. La route est là en toute modération qui nous mènera à Strasbourg. Et Strasbourg… ce n’est plus la route du vin!

Strasbourg : Il faut, bien sûr, visiter sa cathédrale, l’horloge astronomique, le château des Rohan, le musée de «l’œuvre Notre-Dame», le musée historique, le musée alsacien, les expositions européennes d’art contemporain à l’ancienne douane. Il faut aussi découvrir, en mini-train ou en bateau, la «Petite-France» , et escalader la terrasse panoramique de Vauban, d’où l’on jouit d’une vue merveilleuse sur la cité moyenâgeuse la mieux conservée d’Europe.

Le nom de l’Alsace lui vient de sa rivière l’Ill qui, après un parcours de 205 km, va se jeter dans le Rhin. L’Alsace, c’est «le pays de l’Ill». Parmi les nombreuses fêtes populaires alsaciennes, on peut citer la fête du houblon à Haguenau, de la choucroute à Colmar, de la bière à Munster, occasions de revêtir les costumes traditionnels. Au XVIe siècle, une révolte paysanne fut réprimée avec une telle férocité que, dit-on, c’est en souvenir de ce massacre que les Alsaciens adoptèrent le gilet rouge sang. Oui ce pays européen est vraiment comblé, j’irai revoir cette belle Alsace.

 
munster
 

Le Fromage. Un seul : le Munster, par contre, sur cette autre magnifique création alsacienne qu’est le «Munster» à la pâte crémeuse et d’un goût très relevé, le capiteux d’un «Pinot gris» s’impose. Aussi le gewurztraminer, ainsi que les bières. D’après la tradition, vers 855, pour fabriquer leur munster, les moines se seraient inspirés du gros géromé, une pâte alors très appréciée fabriquée à Gérardmer, ville située de l’autre côté des Vosges, mais en territoire Lorrain. Les deux fromages, très proches, se disputeront pendant des siècles la première place. Au début du Moyen Àge, les marcaires, les paysans de Munster acquittaient leurs redevances sous forme de fromages. Leurs parfums reflètent toujours ceux des hauts pâturages des Vosges, riches en herbes épaisses et en graminées aromatiques. Le lait provient de deux traites mélangées, celle du matin et celle du soir.

MUNSTER AOC Croûte lavée, région : Alsace, Lorraine, forme : disque. Lait de vache, cru, entier ou partiellement écrémé. Pâte molle. Teneur en matières grasses : 45% au minimum. Saveur : franche, relevée.

 
OenophilementVJean-Claude Denogens
Officier du Mérite Agricole (France)
Grand Consul de la Vinée de Bergerac